Vaccination des adolescent·es
En partenariat avec Vaccinews, le site internet des professionnels de la vaccination en Pays de la Loire
La couverture vaccinale des 11-18 ans est faible (référence) alors que cette population est particulièrement vulnérable aux infections en raison de sa sociabilisation importante et d’une tendance à adopter des pratiques à risque telles que la consommation de substances ou les rapports sexuels non protégés, qui favorisent le risque infectieux (référence).
Si la famille prend souvent les devants pour la vaccination des bébés et des jeunes enfants, elle prend moins d’initiative quand il s’agit des adolescent·es. Ces derniers viennent assez peu en consultation, surtout depuis qu’il n’est plus obligatoire de renouveler chaque année les certificats d’aptitude à la pratique sportive.
Qui plus est, à cet âge, le geste vaccinal est source d’appréhension et le risque de réaction au stress est relativement important (référence). Pourtant, les adolescent·es semblent plutôt favorables au principe de la vaccination dès lors que son intérêt leur est expliqué et que les professionnels de santé la leur recommandent (référence).
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Recommandations
ACWY : Recommandée pour les 11- 14 ans avec un rattrapage jusqu’à 24 ans révolus, ceci indépendamment de leur statut vaccinal antérieur vis-à-vis du méningocoque
B : Peut être proposée, remboursée pour les 15 à 24 ans révolus
Vaccins
ACWY : MenQuadfi®, Menveo® ou Nimenrix®
Interchangeables si nécessaire (privilégier tant que possible le même vaccin)B : Bexsero® ou Trumenba®
Ne sont pas interchangeablesSchéma vaccinal
ACWY : 1 dose indépendamment du statut vaccinal
B :
– Bexsero® : 2 doses de 0,5 ml chacune en respectant un intervalle minimal de 2 mois entre les doses (6 mois dans l’idéal)
– Trumenba® : 2 doses administrées à 6 mois d’intervalle OU 2 doses administrées à au moins 1 mois d’intervalle, suivies d’une 3ème dose administrée au moins 4 mois après la 2ème doseEléments de contexte pouvant être présentés aux familles
- Les infections invasives à méningocoques (IIM) sont en recrudescence en France depuis 2024 (référence).
- Face à l’épidémie d’infections invasives à méningocoques (IMM) au cours de l’année 2024-2025, les recommandations de vaccination ont été renforcées dans le calendrier vaccinal 2025, incluant un rattrapage de la vaccination B pour les 15-24 ans.
- La vaccination ACWY est proposée en classe de 5ème dans les collèges des Pays de la Loire.
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Recommandations
Pour tous les adolescent·es de 11 à 14 ans révolus, quel que soit leur sexe, et rattrapage entre 15 et 19 ans révolus.
Vaccins
Gardasil 9®
Cervarix®
Ne sont pas interchangeables
Pour toute nouvelle vaccination, privilégier Gardasil 9®Schéma vaccinal
Gardasil 9®
Entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées d’au moins 6 mois
Entre 15 ans et 19 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 moisCervarix® : uniquement chez les filles
Entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées de 6 mois
Entre 15 et 19 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 1 et 6 moisEléments de contexte pouvant être présentés aux familles
- Associée au dépistage par frottis cervical, la vaccination prévient les cancers du col de l’utérus et les lésions précancéreuses chez la femme.
- Les hommes participent autant à la transmission de l’infection dans la population. La vaccination des garçons permet de protéger indirectement les femmes et de les protéger eux aussi contre la survenue de lésions responsables de cancers de la sphère ORL, de l’anus et du pénis.
- La vaccination HPV est proposée en classe de 5ème dans les collèges des Pays de la Loire
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Recommandations
Rappel entre 11 et 13 ans
Vaccins
dTcaPolio (Repevax®, Boostrix ®) si l’enfant a été vacciné à 6 ans avec DTCaPolio (Tetravac®, Infanrix tetra®)
DTCaPolio (Tetravac®, Infanrix tetra®) dans les autres cas
Schéma vaccinal
dTcaPolio : 1 dose
DTCaPolio : 1 dose
Eléments de contexte pouvant être présentés aux familles
- Le tétanos est une maladie ubiquitaire avec un réservoir tellurique, il n’y a donc pas de protection de groupe. Pour être bien protégé, il faut être vacciné.
- La coqueluche est en recrudescence depuis 2024. C’est une maladie particulièrement grave voire mortelle chez le nouveau-né et le nourrisson avant 6 mois. Elle peut toucher tout le monde, y compris les adolescent·es avec une toux prolongée et insomniante. Par ailleurs, les adolescent·es peu symptomatiques en contact avec des jeunes nourrissons (fratrie, famille proche, babysitting) peuvent transmettre la maladie. Il est donc important de les protéger eux aussi par la vaccination, qui leur confère une protection pendant cinq ans.
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Recommandations
Pour les adolescent·es de 12 à 18 ans n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle, ou dont l’histoire est douteuse ; un contrôle sérologique préalable peut être pratiqué dans ce cas.
Il s’agit d’un vaccin vivant donc contre-indiqué en cas d’immunodépression.
Vaccins
Varilrix®
ou Varivax®
Interchangeables si nécessaire (privilégier tant que possible le même vaccin)Schéma vaccinal
Varilrix® : 2 doses espacées de 6 à 10 semaines
Varivax® : 2 doses espacées de 4 à 8 semainesEléments de contexte pouvant être présentés aux familles
- La varicelle touche chaque année 700 000 personnes dont la grande majorité sont des enfants. Si l’infection est invalidante mais bénigne chez l’enfant, elle peut être plus dangereuse chez l’adolescent avec des formes respiratoires (pneumonie) et neurologiques (encéphalite), ainsi qu’un risque de cicatrices (référence).
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Recommandations
En cas de nombreuses comorbidités incluant, pour les plus fréquentes, asthme et drépanocytose, et en cas de contact avec des personnes immunodéprimées et/ou des nourrissons de moins de 6 mois avec risque de grippe grave.
Vaccins
Flucelvax® trivalent (vaccin inactivé, IM)
ou Influvac® trivalent (vaccin inactivé, IM ou SC)
ou Vaxigrip® trivalent (vaccin inactivé, IM ou SC)Schéma vaccinal
1 dose unique
Eléments de contexte pouvant être présentés aux familles
- En 2024/2025, l’épidémie hivernale de grippe a été particulièrement sévère en France (référence).
- Depuis 2023, la vaccination peut être proposée chaque année à tous les adolescent·es jusqu’à 17 ans révolus. En l’absence de comorbidité, elle est prise en charge à 65% par l’Assurance maladie.
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Recommandations
Rattrapage systématique en cas d’administration d’une dose unique dans l’enfance ou en cas de méconnaissance du statut vaccinal.
Si une 1ère dose a été reçue avant l’âge de 12 mois, il est nécessaire d’administrer 2 nouvelles doses (soit 3 doses reçues au total).Il s’agit d’un vaccin vivant donc contre-indiqué en cas d’immunodépression.
Vaccins
M-M-RVAXPRO®
ou PRIORIX®Schéma vaccinal
2 doses avec un délai d’1 mois minimum entre les doses
Eléments de contexte pouvant être présentés aux familles
- Les cas de rougeole sont en recrudescence en France et en Europe (référence).
- Il n’y a aucun risque à vacciner une personne déjà immunisée.
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Recommandations
Rattrapage pour les adolescent·es de 11 à 15 ans révolus non vaccinés antérieurement.
Vaccins
ENGERIX B10 µg
ou ENGERIX B20 µgSchéma vaccinal
ENGERIX B10 µg : schéma classique avec 3 doses administrées selon un schéma 0, 1 et 6 mois
ENGERIX B20 µg : schéma simplifié avec 2 doses séparées de 6 moisEn cas de situation à risque d’infection entre les 2 doses, privilégier un schéma classique à 3 doses.
Eléments de contexte pouvant être présentés aux familles
- Il est important de conférer une protection contre l’hépatite B avant le début de l’activité sexuelle (référence) et en amont de la période d’entrée dans l’âge adulte au cours de laquelle le risque infectieux consécutif à la consommation de drogues augmente (référence).
- Les jeunes accueillis dans les établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées ou dans les institutions psychiatriques présentent un risque particulier vis-à-vis de l’hépatite B.
Le geste vaccinal en pratique (référence) :
- L’adolescent·e doit être confortablement assis ou allongé avant l’injection.
- La zone de prédilection pour la vaccination des adolescent·es est le deltoïde.
- Expliquer la procédure avec bienveillance, utiliser des mots neutres. Eviter de dire que cela ne fera pas mal.
- Signaler le début de la procédure.
- Parler de sujets autres.
- Rassurer de façon répétée et excessive.
Points de vigilance :
- Les jeunes vivant avec une maladie chronique sont encore moins bien vaccinés que les autres adolescent·es (référence). Cette population est à risque élevé vis-à-vis des maladies infectieuses, notamment la grippe, la covid et les infections à pneumocoque.
- Les jeunes vivant en institutions sont éligibles à toutes les vaccinations.
- Pour les jeunes accueillis dans les établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées, la vaccination contre l’hépatite A est recommandée.
Date de mise à jour : 20 novembre 2025